Journées scientifiques 2022 du site partenaire de l’ANRS au Burkina Faso

Les 11es Journées scientifiques du site partenaire de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes au Burkina Faso ont lieu les 21 et 22 novembre 2022, à Ouagadougou et en ligne. C'est l'occasion de présenter plusieurs projets de recherche menés au sein du site : ORHEB, TRI-MOM et AFROSCREEN

Publié le 22 novembre 2022

Organisées pour la première fois depuis 2018, ces deux journées seront l’occasion de présenter les projets (en cours ou finalisés) portés par le site partenaire et son réseau et d’échanger autour de thèmes de recherche porteurs : VIH/sida, prévention du cancer du col de l’utérus, hépatites virales, One Health et maladies émergentes.

Cet événement s’adresse à toutes et à tous. Une conférence destinée au grand public est prévue le lundi 21 novembre à 16 h 30 (heure de Ouagadougou) / 17 h 30 (heure de Paris) sur le thème de la riposte scientifique à la crise sanitaire Covid-19 au Burkina Faso.

Inscrivez-vous pour suivre ces journées (en visioconférence uniquement) :

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ORHEB : caractérisation d’une épidémie d’hépatite E dans un contexte d’urgence humanitaire au Burkina Faso selon une approche One Health

Selon l’OMS, il est détecté chaque année dans le monde environ 20 millions d’infections et 3,3 millions de cas symptomatiques d’hépatite E, avec un nombre de décès estimé à 56 600 cas. La maladie se transmet à l’homme par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Elle peut également toucher les animaux. Ces dernières années, les épidémies se sont déclarées dans les zones de conflit et d’urgence humanitaire. Le Burkina Faso, jusqu’alors plutôt épargné, a connu une flambée de cas d’ictères (ou jaunisses) dans la région du Centre-Nord en 2020, dans le district sanitaire de Barsalogho, où se trouvent des populations déplacées. Des prélèvements chez un échantillon de personnes ont montré qu’il y avait des cas d’infection par le virus de l’hépatite E.

L’objet de l’étude ORHEB est d’étudier et de mieux caractériser cette première épidémie d’hépatite E au Burkina Faso selon l’approche One Health. Pour cela, l’équipe de recherche réalise des prélèvements biologiques sur des patients présentant un ictère depuis janvier 2018 et jusqu’en décembre 2022 afin de confirmer les diagnostics d’hépatite E. Les chercheurs décrivent les cas, identifient les populations à risque de forme grave d’hépatite E. Ils évaluent aussi les performances du test de diagnostic rapide utilisé sur le terrain, comparent les caractéristiques génomiques des variants du virus de l’hépatite E chez les animaux (porcs et ruminants) et dans l’environnement (eaux de boisson et eaux de surfaces et d’évacuation) à ceux détectés chez l’homme et ils évaluent le système de surveillance du virus au Burkina Faso. Les résultats intermédiaires sont attendus pour la fin de 2023.

Le projet est mené par une équipe du Centre Muraz de l’Institut national de santé publique du Burkina Faso, sous la responsabilité de Dramane Kania, en collaboration avec une équipe de l’UMR 1058 Pathogenesis and Control of Chronic and Emerging Infections (université de Montpellier/Inserm/EFS/université des Antilles), sous la responsabilité d’Edouard Tuaillon, en lien avec le CNRFP au sein de l’INSP, la DPSP/DGSP du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, le laboratoire national d’élevage, l’IRSS, les services de maladies infectieuses du CHUSS et de gastro-hépato-entérologie du CHU Bogodogo, au Burkina Faso et le CNR VHE/VHA en France. Le projet ORHEB est promu et financé par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes.

TRI-MOM : stratégie intégrée de prévention de le transmission mère-enfant du VIH, de la syphilis et du VHB au Burkina Faso et en Gambie

L’Afrique de l’Ouest est fortement frappée par les infections par le virus de l’hépatite B, le VIH et la syphilis, dont la co-infection aggrave le risque de transmission de ces maladies de la mère à l’enfant (TME) et ses conséquences néonatales. La morbi-mortalité liée à la TME de ces infections est préoccupante dans cette région. Pourtant la TME du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B peut être évitée grâce à des interventions simples et efficaces, dont l’intégration dans un modèle de « triple élimination », comme proposé récemment par l’OMS, qui pourrait accélérer le contrôle et l’élimination de ces infections.

Le projet TRI-MOM a pour objectif d’implémenter et d’évaluer une stratégie intégrée, horizontale et coordonnée de triple élimination de la TME de ces trois infections dans huit services de santé maternelle et infantile du Burkina Faso et de la Gambie. Cette stratégie comprend :

  • la formation des soignants au dépistage et à la prévention de la TME des trois infections ;
  • le dépistage gratuit des trois infections à partir de tests de diagnostic rapide proposés à toutes les femmes venant pour une première consultation pré-natale ;
  • l’accès aux mesures de prévention de la TME pour toutes les femmes dépistées positives ;
  • le renforcement des capacités des femmes dans le domaine de la santé.

La stratégie sera mise en place en 2023 et prévoit de dépister environ 17 000 femmes, dont 5 400 au Burkina Faso.

Le projet TRI-MOM, en phase de démarrage, est financé par Expertise France pour une durée de trois ans et est porté par Sylvie Boyer (UMR 1252 SESSTIM – Aix-Marseille université/IRD/Inserm, France), Alice Guingané (Centre Muraz/INSP, Burkina Faso) et Maud Lemoine (MRC Unit The Gambia, Gambie). Au Burkina Faso, le projet est également mené en partenariat avec l’association communautaire REVS PLUS.

AFROSCREEN au Burkina Faso : intégrer la surveillance génomique du SARS-CoV-2 dans un système national existant

Au Burkina Faso, une analyse du système existant de surveillance nationale des infections respiratoires a été menée dans le cadre du projet AFROSCREEN (projet de surveillance génomique du SARS-CoV-2 en Afrique – lire ci-dessous), afin d’identifier comment intégrer au mieux la surveillance génomique du SARS-CoV-2 dans ce système existant.

En se basant sur l’analyse réalisée, ainsi que sur les similarités de définition de cas qui existent entre la Covid-19 et la grippe, il a été décidé d’intégrer la surveillance génomique du SARS-CoV-2 au sein du système de surveillance national de la grippe.

La surveillance de la grippe burkinabè est basée sur un réseau de sites sentinelles dans les deux plus grandes villes du pays, sites qui permettent de prélever et diagnostiquer les cas suspects, et donc suivre au mieux la diffusion et l’évolution des épidémies. Afin d’intégrer au mieux la surveillance génomique du SARS-CoV-2 dans ce système existant, un nouveau circuit d’échantillonnage a été défini : un seul et même échantillon prélevé sur un cas suspect sera utilisé pour réaliser à la fois les tests diagnostiques de la grippe et de la Covid-19 ainsi que le génotypage. Les résultats sont ensuite intégrés dans une base de données unique mise en place au niveau national.

Ce système qui intègre plusieurs pathogènes dans un unique réseau de surveillance constitue une réelle avancée pour mieux répondre aux épidémies de virus respiratoires. La mise en place d’un réseau de surveillance et de séquençage est un outil de santé publique essentiel pour détecter et endiguer les agents pathogènes à potentiel épidémique. Le séquençage génomique permet d’identifier les pathogènes, de suivre l’émergence et l’impact de variants, et d’adapter les politiques de santé publique en conséquence.

En savoir plus :

Le projet AFROSCREEN vise à créer et développer un réseau de surveillance génomique dans 13 pays africains. Il a notamment pour objectif de renforcer les capacités de séquençage et de bioinformatique des laboratoires, ainsi que de surveiller l’évolution du SARS-CoV-2 et d’autres agents pathogènes émergents en s’intégrant dans le système national de chaque pays.

Il structure un réseau de 25 laboratoires, centres de référence et partenaires, dans 13 pays d’Afrique. Au Burkina Faso, les partenaires sont le Centre MURAZ (Bobo-Dioulasso), l’Institut national de Santé publique (INSP) (Ouagadougou), le laboratoire de virologie du CHU Souro Sanou (Bobo-Dioulasso) et le laboratoire de virologie du CHU de Yalgado Ouédraogo (Bobo-Dioulasso).

Coordonné par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes en partenariat avec l’IRD et l’Institut Pasteur, le projet AFROSCREEN est financé par l’Agence française de développement, dans le cadre de l’initiative Santé en commun.

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