Entretien avec François Angoulvant sur le PIMS chez les enfants infectés par la Covid-19

Le Pr François Angoulvant est, entre autres, pédiatre au sein du service de pédiatrie générale de l’hôpital universitaire Robert-Debré. Nous lui avons posé quelques questions sur ses activités, mais également sur le syndrome inflammatoire multi-systémique (PIMS) chez les enfants, un sujet évoqué lors du point presse autour de l’impact de la Covid-19 sur la santé des enfants.

Publié le 22 février 2022

Bonjour Pr Angoulvant, pouvez-vous vous présenter ?

Mes activités se partagent entre le soin au sein du service de pédiatrie générale de l’hôpital universitaire Robert-Debré AP-HP, à Paris, l’enseignement au sein de la faculté de médecine à l’Université de Paris et la recherche centrée sur l’urgence et la réanimation pédiatrique en utilisant des outils épidémiologiques robustes. Depuis le début de la pandémie, je coordonne et je participe également à de multiples travaux sur la Covid-19 en pédiatrie.

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser en pédiatrie ?

C’est une histoire de vocation et de rencontres, j’en profite pour saluer ici mon maître, le Pr Antoine Bourrillon.

Lors de notre dernier point presse autour de l’impact de la Covid-19 sur les enfants, vous avez parlé du PIMS. Existe-t-il des facteurs de risque spécifiques qui expliqueraient le développement de ce syndrome chez certains enfants ?

L’âge est un facteur de risque, si on observe des PIMS chez des enfants de tout âge et même parfois chez des adultes jeunes, c’est toutefois la tranche des 5 – 11 ans qui est la plus touchée. De même, les garçons semblent un peu plus à risque que les filles. Enfin, il y a surement des facteurs génétiques qui sont pour l’heure mal élucidés.

La vaccination permet de réduire de plus de 90 % le risque de PIMS. 

En quoi la vaccination permet-elle de réduire le développement de ce syndrome ?

La vaccination permet de réduire de plus de 90 % le risque de PIMS. Cette protection a été clairement établie grâce à des données françaises et américaines. Le PIMS est généralement détecté lors de la première rencontre avec le virus et non lors de réinfections ultérieures.

Est-ce que les enfants atteints par ce syndrôme sont susceptibles de faire face à des séquelles psychologiques sur le long terme ? Voire de développer un Covid long ?

Le PIMS peut se manifester par une défaillance cardio-vasculaire sévère nécessitant un transfert immédiat en réanimation pédiatrique et la mise en route de traitement invasif. Tout cela n’est pas anodin et peut entraîner des conséquences psychologiques sur les enfants et leurs familles. Le Covid long est quant à lui, une pathologie complètement distincte du PIMS.